voici un article interessant publié dans le parisin de ce matin:
PARE-CHOCS embouti, capot froissé ou phare brisé ? Si votre voiture est de marque française ou allemande, vous n'avez pas vraiment le choix. Pour réparer votre véhicule, il vous faut impérativement passer commande chez le constructeur d'origine pour changer les pièces endommagées. Un juteux monopole que la Commission européenne a bien l'intention de faire voler en éclats.
Au terme d'un inextricable bras de fer avec les constructeurs automobiles (français et allemands notamment), Bruxelles s'est décidé à abroger cet avantage qui permettait jusqu'à présent à certains leaders de s'accaparer le marché des pièces détachées dites « visibles » (les pièces de moteur étant exclues de la décision), un marché estimé à quelque dix milliards d'euros !
Des prix qui vont baisser pour les consommateurs et... les assureurs Objectif prioritaire de la Commission européenne : faire baisser les prix des pièces de rechange tant pour les consommateurs que pour les assureurs (qui sont bien souvent les payeurs). Gain espéré ? Entre 6 et 10 % de rabais via une plus grande concurrence.
La nouvelle réglementation européenne s'attaque en réalité à la protection juridique des dessins et modèles des véhicules. Mais pour Bruxelles, pas question de laisser n'importe quel sous-traitant automobile copier n'importe quelle pièce de voiture pour équiper des véhicules neufs. Seules les pièces de rechange seront concernées. Pas de quoi rassurer pour autant les constructeurs automobiles ! Ces derniers craignent en effet que cette ouverture à la concurrence n'entraîne de nouvelles délocalisations d'entreprises, privant l'Europe de quelque 32 000 emplois. Faux, rétorque Bruxelles, « rien ne permet d'affirmer cette théorie ». Au contraire : la libéralisation du marché des pièces détachées « devrait stimuler l'économie de l'Union européenne ». Et de rappeler que l'Italie, le Royaume-Uni ainsi que sept autres pays membres de l'Union européenne pratiquent déjà ces mesures. Selon Bruxelles, les pièces de tôle, principalement concernées par ce projet, devraient continuer à être produites en Europe « parce qu'elles sont trop chères à transporter ». Les ministres européens de l'Industrie et le Parlement de Strasbourg vont maintenant devoir se mettre d'accord sur les modalités pratiques de cette décision.